Didier Lockwood… c’était un amoureux de Barbizon…

 
J’en suis tout fier, (alors que je n’y suis pour rien ) : c’était mon voisin !
Il s’était installé au N°3 de la rue du 23 Août, avec son épouse Caroline Casadesus.
Nous étions ravis de discuter avec ce grand violoniste et compositeur, amoureux de musique classique, de jazz, …
…et de technologies nouvelles : nous explorions ensemble, dans ces années 90,  les possibilités d’un nouveau logiciel génial : le PROTOOLS d’Apple… ( vous savez ? C’est avec cela qu’il s’enregistrait en solo, en concert, pour construire pas à pas une grandiose polyphonie à 15 ou 30 violons… à lui tout seul ! ) et nous échangions des recettes sur Mac…
Nous l’écoutions jouer le grand duo amoureux ( violon et soprano )  « Erbarme dich » de Jean-Sébastien Bach, qu’il préparait avec Caroline…

Hélas ! Barbizon, ( ce village d’artistes qu’il adorait pourtant ! )…n’a pas su le retenir. Il avait proposé, je crois,  d’y installer une école de musique révolutionnaire, fondée sur le mélange des genres musicaux et l’improvisation. 
C’était surement bien trop ambitieux, nouveau et original pour la municipalité de Barbizon…
En 2001, c’est donc à Dammarie-les-Lys qu’il a crée  le Centre des musiques Didier Lockwood.  Et il a quitté la rue du 23 Août pour s’installer dans une jolie maison, à Macherin.

Je me souviens qu’il nous y a invités  ( en 1998  je crois )… à une fantastique soirée d’improvisation, un « bœuf » génial dans son jardin,  avec son ami, Michel Petrucciani, qui devait mourir peu à peu. Moment de folie, de grâce…

Tu avais commencé, Didier, à réformer l’enseignement sclérosé de la musique, en France, et tu essayais de lever toutes ces barrières qui stérilisent la musique classique.
Comme le disait Jean-François Millet au moment de mourir :
« Quel dommage ! J’aurais pu encore travailler ! »

Console toi, Didier ! tu vas surement continuer à faire de la musique, ailleurs, autrement…
Comme le disait Nietzsche : « Sans la musique, la vie serait … une erreur ! »

Jean-Michel Mahenc