Robert Decosse, témoin et acteur de la vie de Barbizon (2-suite) – Guerre et STO à Berlin…
Nous allions au cinéma, à pied par la forêt, à FONTAINEBLEAU, voir certains films et, notamment, les actualités où l’on voyait les nazis brûler les boutiques, assassiner des juifs.
On sentait que quelque chose allait se passer…
• 1936 Le Front Populaire est au pouvoir sous la direction de Léon BLUM.
Les grèves étaient fréquentes, pour réclamer les quarante heures hebdomadaires, et les premiers congés payés. C’était une véritable révolution et une amélioration des conditions de vie et de travail. Nous étions proches de la guerre civile.
• ————1938: Munich. —————————
HITLER a invité Edouard DALADIER, Président du Conseil Français MUSSOLINI, et CHAMBERLAIN Premier ministre anglais, à Munich, pour signer un pacte de non agression, valable dix ans C’etait formidable, la guerre etait évitée, et lorsque les plénipotentiaires anglais et français arrivent au Bourget (il n’y avait pas Orly, ni Roissy), une foule enthousiaste les accueille en les acclamant et en hurlant des slogans » la guerre n’aura pas lieu, vive la paix » ce qui fait dire à Edouard DALADIER en descendant les marches de l’avion » quelle bande de cons « . Quelques temps après, les nazis envahissent la Tchécoslovaquie, pays très industrialisé.
Après avoir envahi l’Autriche, faisant suite à l’assassinat du Chancelier DOLFUSS. C’est le tour de la Pologne, en août 1939. L’Angleterre et la France ont signé un pacte d’assistance à la Pologne, et le 3 sep· tembre 1939, l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne.
• 1939 – Ensuite la France, à son tour, se met en guerre contre les nazis.
Essayez de vous imaginer ce qu’est une déclaration de guerre. C’est un choc terrible. La vie s’arrête dans le village comme partout ailleurs, les discours vont bon train. On entend le tocsin qui annonce une catastrophe. Les anciens combattants essayent de nous rassurer et puis les gendarmes arrivent et collent sur les murs les affiches » mobilisation générale « . Les hommes valides doivent rejoindre leur corps d’armée et le lendemain matin, à 6 heures, ce sont des pleurs et des grincements de dents. Les fiancés, les pères, les frères qui partent à la guerre ne savent pas quand ils vont revenir.
« Gardez mon homme à la guerre tant que vous voudrez, mais laissez moi au moins ma jument ! »
La guerre, c’est un bouleversement général; l’armée réquisitionne les chevaux de ferme pour tirer les chariots et les canons, les voitures automobiles pour transporter les officiers. C’est une pagaïe indescriptible, les chevaux ne sont pas ravitaillés, c’est de mauvais augure.
Dammarie-les-lys : la fabrication d’obus
Bouleversement dans les familles ; les femmes sont obligées de travailler à l’extérieur, dans les hôtels restaurants, et beaucoup dans les trois usines de Dammarie-Les-Lys, à la fabrication des obus.
—————— La « drôle de guerre »——————
—————— Après la terrible guerre d’Espagne —————————
Au préalable, la terrible guerre civile en Espagne : 900.000 morts ; 1200 fusillés.
Les républicains espagnols se battent contre la dictature de FRANCO. C’est le terrain d’essai pour l’aviation allemande et italienne. 30.000 soldats italiens et allemands et 600 avions. 200 chars sont envoyés en Espagne. Les russes envoient des instructeurs militaires et du matériel pour les républicains.
————————1939 – Barbizon, mobilisé contre « la cinquième colonne »—————
La cinquième colonne fait son œuvre, des parachutistes allemands sont largués sur le sol français, ce qui oblige le maire de BARBIZON à mobiliser les jeunes du village, pour faire des rondes dans la plaine, toute la nuit, afin d’essayer de récupérer les parachutistes nazis. Pour arme, un bâton avec à l’extrémité une boule en bois.
———————Un camp d’aviation (et des traitres ) dans la plaine de l’Angelus————
————————— Le drame de Mai 40 ——————————
Mai 1940: c’est l’invasion fulgurante de l’armée allemande en France, une monstrueuse déferlante nazie envahissait notre sol: la terrible bataille des Ardennes, où les français se sont très bien battus.
Le village de Gembloux, à la frontière belge où les tirailleurs marocains ont mis en échec une division blindée.
750 jeunes pilotes de chasse français ont abattu 950 appareils ennemis en un mois et demi. L’action de l’aviation française a été héroïque.
Et la bataille de LUZANCY en Seine-et-Marne.
Operation Dynamo – men wait in an orderly fashion for their turn to be rescued.
La tragédie de Dunkerque ou 338.000 soldats anglais ont pu rejoindre l’Angleterre, grâce à l’héroïsme des soldats français qui se sont fait massacrés par l’artillerie et l’aviation allemande et aussi par les anglais qui repoussaient les français pour les empêcher d’embarquer. (témoignage d’un soldat français présent à Dunkerque)
——————— L’EXODE ———————
Cette déferlante nazie a provoqué l’exode, misère physique et morale. Les routes françaises étaient submergées par les réfugiés venant de Belgique, du Luxembourg, du Nord de la France, d’Alsace, de la région parisienne, de Normandie, de Bretagne.
C’était un défilé jour et nuit, spectacle lamentable, des voitures charretières tirées par des chevaux de ferme, des voitures automobiles sur lesquelles on apercevait un matelas, des brouettes chargées de bébés ou quelquefois d’un vieillard, des soldats en guenilles sans armes, des paysans inconscients qui emmenaient leurs troupeaux, moutons et surtout des vaches.
A l’entrée de BARBIZON, nous étions là, jour et nuit avec mon père et mon frère pour tenter de soulager ces pauvres gens en leur donnant à boire et à manger.
Il est difficile pour quiconque n’a pas connu cette détresse, de comprendre jusqu’où peut aller l’horreur.A 2 heures du matin, le 15 juin 1940, 2 officiers français s’invitent à dîner chez mes parents. Ils nous disent les jeunes, il faut partir, les allemands sont à Paris, demain ils seront là, ils vont vous mutiler, couper les poignets et le reste, il faut absolument partir …
———————— Le départ vers le Sud, à bicyclette ————————
Le 15 juin 1940, à 6 heures, nous partons avec mon frère et un copain, Denis CÔTE, à bicyclette.Nous nous faufilons parmi les réfugiés et l’on pouvait observer les bagarres, coups de poings de la part des automobilistes qui voulaient passer. ]’ai vu des femmes accoucher dans les fossés. Les bébés qui hurlaient par manque de lait, et puis des vaches allongées sur le sol qui hurlaient de douleur ; on doit les traire deux fois par jour, et là ce n’était pas le cas.
En arrivant dans les bois du côté de la Chapelle la Reine, on rencontre un régiment de tirailleurs sénégalais à cheval qui remontent pour s’attaquer aux blindés allemands. On s’imaginait le désastre. Nous arrivons dans les bois de la Sologne à proximité d’Orléans.
Le jour venu, on reprend la bicyclette, de courte durée, car les Messerschmit 109 viennent mitrailler les colonnes de réfugiés. On a juste le temps de se cacher derrière un gros arbre ou dans un fossé pour apercevoir les chasseurs nazis à faible altitude ; on apercevait la croix noire, sur le côté du fuselage.
Cela durait 10 minutes, et après leur départ, on ressortait de notre cachette, pour apercevoir l’horrible spectacle qui s’offrait à nos yeux, les femmes, les enfants, les vieillards dans des mares de sang, les chevaux éventrés, les voitures pulvérisées, le feu partout. C’est un spectacle que l’on ne peut pas oublier …
Nous continuons en direction du département de l’Indre où nous couchons dans une étable de la ferme. La fermière nous supplie de travailler avec elle, car les hornrnes sont à la guerre, et elle manque de main d’œuvre …. Direction le département de la Creuse.
——————————— Les avions italiens ————————————
—————LE POINT DU JOUR————
Nous reprenons la bicyclette et repartons en direction du » point du jour « , trois petites maisons sur une colline, dans un décor magnifique. La famille VERGNEAU nous accueille en pleurant (je fréquentais Lucienne, une magnifique brune, que j’avais connue à Barbizon). C’était le désastre complet. Nous ne savions pas ce que nous allions devenir.
Nous entendons le 17 juin 1940, l’appel du Maréchal Pétain qui disait : » français, arrêtez le combat ; je suis là, rentrez chez vous « .
Ces braves gens étaient des sabotiers de la Creuse. Ils nous ont hébergés quelques jours, et ensuite il a fallu trouver du travail. Nous nous sommes embauchés dans des fermes de la région et en ce qui me concerne, j’avais 15 vaches du Limousin à conduire tous les jours au pré. Il fallait les surveiller.
Nous sommes restés trois mois dans cette belle région, et en août 1940, les autorités allemandes nous ont autorisé à rentrer en Seine-et-Marne.
Après la signature de l’Armistice, le 22 juin 1940 à Rethondes, où il était dit dans les clauses de cet armistice que l’occupation allemande devait durer au moins 25 ans, Hitler avait demandé 10 ans pour exterminer la France. Le territoire français en était réduit, à la partie centrale, infiniment petit, tout le reste devenait allemand. C’était ses premières prévisions.
En arrivant à cette ligne de démarcation, et après un contrôle, j’ai eu un coup au cœur, en voyant les jeunes soldats sportifs, avec un matériel considérable et une discipline de fer, et les bidasses français, en guenille, que nous avions quittés, quelques jours avant.
En voici les détails qui montrent le délabrement de notre beau pays :
- La zone interdite, les départements du Nord, du Pas de Calais, directement reliés au haut commandement allemand de Bruxelles
- L’Alsace Lorraine, directement province allemande. 140.000 hommes mobilisés dans la Wermarth ; 40.000 sont morts ou disparus.
- La zone réservée où il fallait un » laissez passer ». Cette zone comprenait la Champagne, le Nord, la Région Parisienne, la Normandie, la Vendée, la Bretagne et le Sud Ouest jusqu’à Biarritz. Le Vercors, les Alpes, Nice, la Corse, occupés par les italiens.
La ligne de démarcation séparait la zone occupée de la zone libre, dirigée par PETAIN et LAVAL.Aucun soldat allemand ne pénétrait dans cette zone.
Difficile de s’adapter à cette occupation par une armée étrangère. Couvre-feu à 22 heures.
Evidemment, nous, les jeunes, étions encore dans la rue lorsque la patrouille allemande est arrivée, tirant des coups de feu sans sommation ; nous avons dû notre salut à notre connaissance du terrain. Couvre-feu quelquefois, le dimanche, toute la journée. Pas question de jouer au plus malin.
Restrictions alimentaires ; des carnets de tickets ont été fabriqués et distribués à chaque habitant.
Les nazis s’accaparaient la presque totalité de la production française et exigeaient que la France verse 400 millions de francs, par jour, à l’occupant. Il s’en est suivi le marché noir, marché parallèle, car même avec les tickets, c’était la pénurie.
Certains se sont enrichis avec ce procédé : par exemple, des bœufs étaient abattus la nuit dans les pâturages, et la viande vendue à des prix inaccessibles.
Il fallait se débrouiller avec l’élevage : poules, lapins, cochons, et le jardin.
1940 – A BARBIZON, TOUTES LES VILLAS ÉTAIENT RÉQUISITIONNEES…
A BARBIZON, aucun soldat n’apparaissait, mais toutes les villas étaient réquisitionnées pour les officiers supérieurs de la Wehrmart, de la Gestapo (la terrible police secrète).
Images du film LE BAL DES MAUDITS tourné à Barbizon en 1958. Marlon Brando y logait à la Villa Vertefeuille (17 grande rue ) … il a du tourner les têtes de quelques jolies barbizonnaises…Envoyez moi vos souvenirs, mesdames, qu’on puisse faire un article là-dessus…
Certains jouaient au tennis de table avec nous. On remarquait la différence avec les super nazis, absolument inaccessbiles, et certains autres affables, parlant français.
Quelquefois apparaissait (en 1941-42) un avion anglais isolé, on le voyait dans le faisceau lumineux des projecteurs allemands : intervention de la chasse ou de la DCA, et on voyait l’avion descendre en flammes en forêt, côté BARBIZON.
Les parachutistes anglais cachés à la Villa l’Ecureuil
Très souvent, les français dénoncés étaient fusillés, et les anglais parachutés en camp de concentration. Par ironie du sort, cette Villa est occupée aujourd’hui par Erika, une artiste-peintre allemande.
Février 1942. Une tempête de neige dans la nuit, occasionne des dégâts considérables. Les poteaux électriques et téléphoniques couchés sur le sol, les arbres sur la route nationale, en travers du passage. Les allemands exigent de débarrasser les routes.Avec mon frère, nous avons fait 14 stères de bois.
Les patrouilles allemandes sillonnaient la région, à la recherche de parachutistes anglais ou français, venant de Londres.
était bien connu.
En 1942, en début d’année, un soldat allemand a été assassiné en forêt côté BARBIZON; aussitôt, la voiture découverte arrive et le soldat annonce avec un haut-parleur » si l’assassin ne se dénonce pas, on va prendre dix personnes dans le village et les fusiller « . Confirmation par des affiches rouges en français et en allemand.
Le Maire de BARBIZON, ancien combattant de la Grande Guerre de 14-18, nous convoque chez lui pour nous dire » vous êtes sortis après le couvre-feu (ce qui était faux), j’ai décidé de vous donner comme otages pour être fusillés ». Nous étions quatre.
Mon père, ancien combattant, s’est disputé violemment avec le représentant de la Commune » le Bourgmeister « , ce qui a obligé le Maire à nous convoquer de nouveau pour nous tenir ce langage :
» vous m’avez obligé à faire des excuses au Maréchal Von Stupnagel, Gouverneur Militaire de PARIS » (qui habitait BARBIZON).
Le 6 décembre 1942, je reçois un télégramme de la Kommandantur de Melun, qui me demandait de me présenter le lendemain matin, dans les locaux qui se trouvaient à l’emplacement de la BRED et du photographe Hoerter.
Ce 6 décembre, je me présente à cet endroit, où une jeune femme française -fille d’un commerçant de Melun, nazie convaincue, me reçoit en m’insultant et en me disant que j’allais me faire mater en Allemagne, et elle me lance un papier en me disant: :
Elle me donne l’ordre de rejoindre l’adjudant allemand, qui, lui, me prend par l’épaule en me disant : » n’écoutez pas ce qu’elle vous raconte « .
C’était ce sous- officier qui me remontait le moral!
C’est le Maire de BARBIZON qui a donné mon nom, pour signifier mon départ en Allemagne.
le départ pour le STO ( le Service du Travail obligatoire ) en Allemagne…
Le 7 décembre 1942, je quitte ma famille, le dernier bol de lait et le baiser de mes mère, père, frère et sœur, pour rejoindre la caserne, je crois Place de la Contrescarpe à Paris.
Et ensuite, se rendre à la gare de l’Est où notre convoi nous attendait. Le moral n’y était pas et nous inscrivions à la craie sur les wagons » à bas Hitler, vive de Gaulle « .
Enfin, nous partons lentement et nous arrivons à Aix la Chapelle, où nous descendons pour nous diriger vers un genre de » cantine « . Les allemands qui passaient sur les trottoirs nous lançaient des pierres et nous crachaient à la figure.
Re-départ lentement, pour arriver dans un camp de triage, près de Berlin. Nous couchions sur des planches, et tous les matins, le haut parleur nous donnait l’ordre de nous rassembler dans la cour.
Avec un jeune copain, maçon comme moi, Raymond SARREY habitant NANDY, nous ne sommes restés que tous les deux, encore une journée : nous nous baladions dans le parc, d’où je remarquais à proximité, un couloir avec des chiens policiers et dans un camp, des vieillards, des femmes, des enfants, en mauvais état étaient parqués ; un vieux monsieur, essayait de nous parler ;Je crois que c’étaient des gitans. Et là, nous avons pris les premiers coups de pied au cul, car nous ne devions pas leur parler.
Le lendemain matin, un homme est venu nous chercher, pour Berlin. C’était un entrepreneur de maçonnerie. Nous ne nous sommes donc pas rendus sur le front russe pour balayer la neige, comme la française nazie de Melun, nous l’avait annoncé.
Brandenburger Tor
Reprise d’un convoi pour arriver dans la capitale du Reich » Berlin « . Firma Maurer Willy Kahler, Elisabeth Strasse, Berlin Spandau.
Nous étions logés dans des baraquements construits par Hitler en 1933 pour héberger les allemands hostiles au régime nazi, car les premiers fusillés et les premiers déportés, ce sont les allemands
Les baraquements en bois, double vitrage, un gros poêle au milieu de la pièce, une grande table de ferme, et des lits superposés, trois en hauteur. Nous étions vingt par chambrée ; des français, des belges, des tchèques, et des croates. Les croates étaient nazis, il fallait s’en méfier car ils nous espionnaient. Nous étions cinq français : Raymond SARREY de mon âge,Jean BAUER de Bois-le-Roi, René GODIGNON de Paris, et deux français de la banlieue parisienne, communistes staliniens qui soutenaient Hitler et travaillaient même le dimanche. Il fallait s’en méfier et ne pas leur confier nos impressions. René GODIGNON, un jeune coiffeur de Paris, était désigné au déblaiement de l’usine Daimler Bentz , complètement rasée.
A ce propos, j’ai remarqué que les usines Siemens n’ont jamais été touchées.
Le soir, un morceau de pain noir, une rondelle de saucisson de chien » il y avait des boucheries canines » et une rondelle de margarine. Normalement c’était pour le lendemain, mais le soir, la soupe-eau chaude où se baladait un poireau- et l’ensemble était dévoré ; et le lendemain, de 4 heures du matin à 19 heures, on ne mangeait pas. Les premiers temps, c’était très dur, mais on arrive à s’habituer à tout. Un jour, je n’avais pas envie d’aller travailler. J’étais resté couché au troisième étage des lits superposés, seul, tous étaient partis travailler.
Dans la matinée, un énergumène, en uniforme noir, avec une énorme croix gammée en brassard, ouvre la porte à coup de bottes, en hurlant, c’était leur méthode pour nous influencer. Il m’aperçoit, il ne m’a pas dressé le tapis rouge pour me faire descendre, mais tiré brutalement.Je suis tombé, il m’a relevé et des coups de botte dans les côtes m’ont ramené à la réalité. Le soir, les copains en ont fait cette conclusion: ne recommence pas, parce qu’on ne te reverra plus.
Effectivement, quelque temps après, un tchèque a voulu m’imiter, mais il s’est rebiffé » chose qu’il ne fallait pas faire « . Il a été emmené à l’Arbeit Lager, un camp de travail de très mauvaise réputation. Quelques jours après, ils l’ont ramené à la chambre alors que nous étions tous présents. Ils l’ont jeté sur la table ; il agonisait, lacéré de coups de cravache, les yeux qui sortaient des orbites, les lèvres boursoufflées, le sexe arraché, couvert de sang. La police allemande nous a dit » voilà ce qui vous attend si vous n’obéissez pas ».
Je me suis laissé dire que le corps avait été transporté au four crématoire.
Le matin, il fallait se lever à 4 heures, après la toilette, et avoir absorbé une tasse de thé (de l’eau chaude). La toilette pouvait se faire très bien, car il y avait un baraquement pour se laver, eau chaude eau froide, également ce qu’il fallait pour laver son linge. Des WC propres, jusqu’à l’arrivée des français.
Mais on a vite fait de comprendre leur langue et de baragouiner l’allemand. C’est ça la beauté de la jeunesse, l’enthousiasme, l’insouciance et parfois l’inconscience, permettait de conserver une pointe de moral.
Affiches de propagande nazie vantant le bonheur d’aller travailler en allemagne !
Nous avions une demi-heure pour manger, de 12 heures à 12 heures trente, mais l’absence de nourriture nous permettait de nous balader aux alentours.
J’avais aperçu quelques prisonniers français 11 krieg gefend 11 qui travaillaient dans le secteur. J’étais heureux de leur rendre visite pour parler notre langue, mais déception, après avoir été insulté, et poursuivi avec la pioche en entendant des grossièretés.
]’ai su plus tard que ces prisonniers français n’admettaient pas que nous ne soyons pas volontaires. C’était l’esprit de la relève.
Trois jeunes volontaires pouvaient faire libérer un ou deux prisonniers.
Nous commencions à comprendre leur langue et à se diriger tout seul dans le métro. Nous étions travailleurs libres, nous pouvions circuler, aller au restaurant et au cinéma, si notre porte monnaie le permettait.
Le dimanche matin, de bonne heure, on allait décharger des wagons de pommes de terre à Tempelof : bénéfice, 2 kgs de ce précieux tubercule.
Quelquefois cela marchait, elles aimaient bien les français.
En arrivant devant un marchand de journaux, avec le tourniquet des cartes postales qui représentaient Hitler en uniforme ou en civil, et là les filles admiratives devant ces portraits du Furher, s’exclamaient fanatiquement en poussant des 11 Mein Fürher 11, il fallait décrocher.
Le Fürher passe avant nous !
Un belge désobéissant a été tué à 2 heures du matin.
Début 1943, les premiers bombardements
Début 1943, les premiers bombardements anglais se sont montrés timidement. On sortait, et on voyait l’avion pris dans le faisceau lumineux des projecteurs allemands : ou il avait la chance d’échapper ou il tombait en flammes.
Courte durée, les bombardements se faisaient plus nombreux, les anglais le jour, les américains la nuit.
Il fallait descendre rapidement aux abris, à 2 heures, 4 heures ou 5 heures, plusieurs fois de suite.
Les abris 11 pare éclats 11 étaient composés de plaques de béton de 2 mètres de hauteur par 0,10 d’épaisseur et 0,20 de largeur, recouvertes de gazon. Dès que les premières bombes tombaient, je me mettais à trembler sans pouvoir me retenir. Durée 1 heure ou 2 heures. Sous l’effet de la déflagration, l’abri se pliait, et c’était la brasse papillon pour en sortir. Alors que tout autour de nous, ce n’était que feu et ruines. L’horreur de la guerre dans toute sa splendeur.
Notre camp a été complètement détruit, rasé, et à midi, il faisait nuit, les bombes au phosphore assombrissaient le ciel et ce matériau s’enflammait au contact des pieds.
Les camarades rescapés se réunissaient pour partir on ne sait où et arrivés à ce qui devait être un carrefour, les gravats, le feu partout, et au milieu, appuyées sur un meuble, une femme et une petite fille qui appelait 11 marna 11• Notre émotion nous a stoppés.
Complètement abandonnés, nous avancions parmi les ruines pour arriver dans un camp de jeunes polonais.Accueil fraternel, certains parlaient bien le français. Le chef de camp, un énorme nazi, il trafiquait et vendait la nourriture destinée aux polonais. Les pauvres gens dépérissaient, mais l’arrivée des français a tout changé. Nous avions avec nous un parisien que l’on appelait 11 Caruzzo 11 un vrai débrouillard. Il parlait couramment l’allemand, ce qui était un atout formidable. Interpellant le chef nazi, il a exigé que le ravitaillement parvienne normalement. Réaction violente de nazi, mais notre camarade s’est adressé à l’autorité supérieure et les polonais ont obtenu satisfaction. Ils embrassaient les français.
Les bombardements par l’aviation anglaise et américaine devenaient de plus en plus nombreux.
Un chantier où il fallait garder le secret, m’obligeait à prendre le premier métro à 5 heures, ensuite le tramway, le bus et le bateau.Je travaillais sur une île sur la Spree, un fleuve comme la Seine
Dans un sous-sol nous maçonnions des murs de briques pleines, en compagnie des jeunesses Hitler Jungend. ]’ai su plus tard que c’était une réserve pour des pièces de Vl et V2, ces bombes sans pilote, qui ont ravagé la ville de Londres. La capacité des SS à tout remettre en route, après ces terribles bombardements nous laissait perplexe. Le chef de chantier allemand, la cinquantaine, tremblait sous les ordres de l’officier SS qui nous surveillait. Il me disait, alors que j’arrivais en retard, suite au bombardement. DECOSSE, dépêche-toi de t’habiller, je te compte ta journée complète, mais surtout que lui ne te voit pas entrer ».
Un jour sur un chantier, un maçon tchèque, voyant que je ne mangeais pas de la journée me dit » tu ne peux pas continuer à travailler sans manger, viens dans mon camp, ce soir à 22 heures, avec une valise et un sac tyrolien. Je te donnerai tout ce qu’il faut » ; ]’arrive à proximité du camp, il m’attendait, une paire de pinces à la main, et il commence à découper le grillage pour faire un passage. On a attendu que le faisceau lumineux du projecteur, installé dans un mirador disparaisse pour ramper et arriver dans la chambrée composée de Tchèques, de Croates, de Serbes ; cet ensemble ne parlant pas français. Dans ma valise, des pains de 4 livres, et dans le sac tyrolien, des pavés de miel de Tchécoslovaquie. Une aubaine dans ces temps de disette.
Il me dit » tu peux sortir par la cour et surtout tu montes dans l’impérial du bus.
Très discipliné, je m’installe, mes valises dans l’allée.
A proximité, il y avait un camp d’aviation de chasse, les jeunes pilotes prenaient le bus pour rentrer chez eux. Un officier pilote, en voyant mon matériel me dit » alors, on fait du marché noir? « .Je ne réponds pas. On arrive au terminus. Cet officier pilote habitait un petit pavillon, tout près de mon camp. Il s’approche de moi, et en bon français, il me dit » monsieur, le couvre feu est à 23 H 00. Il est 23 H 30, vous risquez gros, la patrouille arrive « .]’entendais le bruit des bottes « ils vont vous embarquer et on ne vous reverra pas. Si vous voulez, restez à côté de moi, je dirai que vous habitez chez moi « .
La patrouille arrive, parlemente avec l’officier et elle repart sans rien me dire. Ma bonne étoile me protégeait toujours.
Je vais raconter quelques petites anecdotes, savoureuses dans cette période tragique.
Un jour, je n’avais pas envie de travailler, et je me promène dans Berlin comme un touriste.
Et ils repartent … toujours ma bonne étoile. Les français réapparaissent, en me posant des questions » ils ne t’ont rien fait? » .… très étonnés de me voir encore en liberté.Une otite purulente à l’oreille gauche se manifeste.]e souffrais jour et nuit.
Il fallait travailler et subir les attaques aériennes. Mes camarades français prennent rendez-vous avec le chef de camp à Lichterfed de Sud un nazi qui nous reçoit et téléphone aux ensembles hospitaliers.
Les hôpitaux de Berlin
Je me promenais dans le parc, le côté gauche couvert de pansements, et là, je rencontrais des allemands qui me parlaient.Je leur répondais de me parler plus doucement, car je suis français et la réflexion arrivait spontanément avec une tape sur l’épaule
» Français, good français « . » si nous étions alliés, nous serions les maîtres du monde « .
Il me disait que sa grand-mère s’appelait Charlotte Delapré. Il était très sympathique et manifestait le désir de se revoir après la guerre. Il me disait » nous allons perdre la guerre « . Une amitié s’était créée avec la promesse de se revoir après le conflit.
Il était sur le toit des terrasses à la Défense antiaérienne.Je n’en ai plus entendu parler.
Hospitalisé pendant deux mois, j’ai repris le travail sur le chantier et en arrivant le chef s’est fâché pour me reprocher mon absence. La colère s’est installée en moi, et je lui ai dit tout ce que j’avais sur le cœur. C’est l’interprète flamand qui s’est interposé. Dans ma colère je lui ai dit que je n’étais pas volontaire, que j’avais été enrôlé de force, ce qu’il ne savait pas. Il n’aimait pas les volontaires. Cet homme de 65 ans, moustachu comme l’empereur Guillaume s’est calmé, et les jours suivants, entre midi et midi et demi, il m’appelait pour partager avec lui sa gourde de café et ses tartines. Cela m’arrangeait puisque de 5 heures du matin à 19 heures, je ne mangeais pas de la journée.Je n’avais plus d’argent, des copains me disent « tu peux aller vendre ta cartouche de cigarettes (qui venait d’être distribuée) à Alexander Platz, le Pigalle de Berlin.
Celui qui paraissait être le chef, interpelle son copain. » paye lui le prix qu’il l’a acheté et qu’il nous foute la paix « .Je remonte, près du comptoir, le caïd 19 ans, 1 m 90, costume cravate, c’était le grand Marcel, le grand chef qui trafiquait avec les SS. Il me serre la main en me demandant si tout allait bien.Je lui raconte naïvement ce qui s’était passé, un coup de sifflet … les autres remontent du sous-sol, et celui qui m’avait interpellé a pris une raclé mémorable, au point que je ne devais pas retourner dans ce troquet.
Lorsque je voyais passer les trains de marchandise, avec l’inscription sur les wagons » Frankreich » j’avais un coup au cœur ; l’éloignement de notre beau pays, la France, se faisait sentir. Quelques fois, pendant la demi-heure réservée à midi, une cantine ouverte pouvait nous recevoir. Il fallait faire la queue sans résultat. Je me souviens que des prisonniers français, en tenue élégante, des vitriers qui réparaient les vitrines après les bombardements, venaient nous narguer avec des plateaux de gâteaux, des éclairs au chocolat, etc … je demandais poliment à l’un d’eux qui s’empiffrait alors que je n’avais rien à manger. La réponse arrivait spontanément :
» cela te fais les pieds, espèce de petit con ! »
Au début de 1944, alors que j’avais obtenu une permission, toujours au même endroit, ce même prisonnier français est venu pour me demander si je pouvais transporter 3000 marks pour les remettre à sa femme en France. Refus de ma part.
Des femmes russes posaient des tuyaux en ciment dans une tranchée. Elles n’avaient pas de chaussures, mais des sacs aux pieds. Je m’approche de l’une d’entre elles et lui donne un crouton de pain dur qui sortait de ma poche. Elle semblait me remercier avec ce regard de chien battu. Le SS avec sa grande cape et sa cravache, a vu ce qui se passait. Il est arrivé et un violent coup de cravache s’est abattu sur le front de cette pauvre femme.Aveuglée par le sang, elle me regardait comme si elle m’implorait. En rentrant dans ma chambrée, je racontais aux français, sauf aux deux communistes, ce que j’avais vu et je manifestais le désir de me battre dans la Résistance, pour que cet esclavage cesse.
Réflexion inutile, vous devez vous en douter.
]’étais maçon plâtrier et avec mon copain, on nous envoyait réparer des plafonds dans les immeubles du centre de Berlin. Agissant suivant la méthode française, le chef de chantiers, fanatique nazi, nous invective violemment en nous traitant de saboteur ; il fait venir la Gestapo, issue qui s’avérait fatale, mais le patron de l’entreprise est intervenu pour nous faire libérer. Encore ma chance ! Il fallait mélanger avec le plâtre, de la chaux vive … ?
Un copain de Barbizon, Clément Schmitt, plus âgé que moi,
Après les bombardements et la destruction du camp, nous n’avions plus rien. Il fallait se procurer des vêtements avec des bons d’achat.
Les prisonniers de guerre qui désiraient reprendre la vie civile pouvaient le faire. On les appelait les 11 transformés 11• Il leur fallait des vêtements civils.
Un copain de Barbizon, Clément Schmitt, plus âgé que moi, souhaitait adopter cette méthode. Je lui ai procuré ces vêtements indispensables.
En visite dans son kommando de Berlin, occupé par une vingtaine de français qui recevaient des colis de France, en quantité. Je n’ai pas résisté à l’envie de leur demander de me vendre une boîte de pâté. Refus immédiat, agrémenté de « c’est bien fait pour ta gueule, petit con 1″•
Noël 1943 :Trêve de Noël, absence de bombardements.
Accord du patron de l’entreprise pour prendre la place de mon copain (je n’ai pas oublié le geste amical de Raymond SARREY). Je fais le nécessaire auprès des organismes 11 Arbeit front.Arbeitsam 11 pour obtenir les autorisations et la promesse de revenir.
Jean-Claude PAIX neveu de Mademoiselle Séailles, de Barbizon
Début janvier 1944, je crois que c’était le 3 ou le 4. La veille du départ nous étions parqués dans les HLM de Berlin. J’ai rencontré un jeune français, Jean-Claude PAIX neveu de Mademoiselle Séailles, la famille Seailles, artistes réputés de Barbizon. Il m’avait remis un cadeau pour sa fiancée. Etant resté à l’extérieur, impossible de rentrer en fonction de la masse de gens qui s’entassait difficilement. Un français que je ne connaissais pas vient me rejoindre. Au cours de la nuit : alarme : bombardement américain. Nous étions aux premières loges, avec tous les risques que cela comportait.
Les premiers bombardiers légers arrivent et balancent des bombes éclairantes et des bombes incendiaires. Le ciel commence à s’illuminer. Court délai pour l’arrivée des 4 moteurs qui déchargent leurs bombes, un fracas épouvantable, les chasseurs allemands qui arrivent en tirant des balles qui laissent une traînée lumineuse, les obus de DCA; c’était presque féérique, mais ce n’était pas le 14 juillet; c’était la guerre …
Le lendemain matin, je prenais le train à la gare de Postdamer Platz, la gare pulvérisée ; il ne restait plus que les rails. Dans l’attente de mon convoi, j’aperçois sur le quai d’en face, un convoi arrivant de France.
mon excellent camarade et ami : André LAMARQUE, poseur de collets…
Je voudrais raconter le calvaire de mon excellent camarade et ami : André LAMARQUE, de deux années mon aîné, qui est arrivé à Berlin dans le courant de l’année 1943.
C’était un pur Barbizonnais. Nous avions fréquenté l’école communale avant la guerre. Pour satisfaire son appétit, il avait posé des collets dans un bois à proximité de son camp. Il s’est fait prendre, et a été envoyé en camp disciplinaire en Prusse Orientale.
A son retour à Berlin, il était dans un état lamentable, la tuberculose, le typhus, rien ne lui a été épargné.
Un dimanche, je suis allée le voir, dans une prison désaffectée. Il pouvait à peine parler, vu son était de faiblesse.Je me trouvais devant la fenêtre et lui se trouvait en contrebas.j’apercevais une lignée de civières sur lesquelles, des jeunes étaient étendus.André me dit 11 tu vois ces civières, les jeunes partent au four crématoire, la plupart ne sont même pas morts …
Après la guerre, André est rentré à Barbizon… Il avait abandonné son métier de boucher…
Après la guerre,André est rentré à Barbizon. Il avait abandonné son métier de boucher et son installation dans la banlieue parisienne. Père de cinq enfants, il recherchait du travail.Je l’ai embauché dans mon entreprise de maçonnerie à Barbizon.
Il s’est montré très intéressé et a gravi les échelons très rapidement au point que je lui ai confié la direction pour la construction d’un pavillon en grès de la forêt de Fontainebleau. ]’avais l’intention de le prendre comme associé.
Malheureusement, après un accident de la route, il est décédé, après avoir beaucoup souffert.
J’ai eu beaucoup de peine pour plusieurs raisons, d’abord c’était un excellent camarade, honnête, travailleur et très cultivé … et communiste.
Les douches pour les poux…
Une autre histoire : avant mon retour en France, des démangeaisons me pourrissaient la vie, et un dimanche matin en écrivant mon courrier, une énorme bestiole tombe sur ma lettre. C’était un poux. Aussitôt alerté, le chef de camp a donné l’ordre de camoufler nos affaires et de boucher les ouvertures pour désinfecter la chambrée. Nous avons été transportés dans un endroit, où des cabines étaient installées pour prendre des douches à base de souffre et d’autres cabines pour les vêtements.
La porte s’ouvre, et une dizaine de jeunes filles complètement nues, étaient poussées à coup de matraque vers la salle de désinfection.Je n’ai pas connu leur sort? …
———————————— Adieu ! Berlin…—————————————
Retour en France. Enfin notre convoi part de Berlin, très lentement.
Nous subissons les contrôles de la gestapo. Il fallait sans arrêt ouvrir la valise, se laisser fouiller et en plus, le jour, subir les bombardements anglais. C’est très difficile à expliquer quand on n’a pas vécu cette période tragique. Nous arrivons à Chalon sur Marne, arrêt prolongé. On pouvait échanger les marks contre des francs.
Un homme de la banlieue parisienne, présent dans notre chambrée à Berlin, m’avait confié une somme à remettre à sa femme.
Il fallait attendre très longtemps parmi une foule grouillante, et là, je me suis fait voler cette somme d’argent. J’ai été bouleversé et déçu …
Sur le quai de la gare de Chalons sur Marne, mon oncle, ma tante et mon cousin attendaient impatiemment mon arrivée.
J’ai été hébergé pour la nuit, en famille.
Ma tante pour me faire plaisir, avec tous ses tickets, avait préparé un énorme bifteck.
Mon estomac rétréci n’a pas supporté, et c’est mon cousin qui en a profité.
Voyage sans histoire jusqu’à Paris, mais quel bonheur de revoir notre belle France.
Et ensuite, Melun, où un bus m’a transporté jusqu’à Barbizon.
En quittant le bus, trois cent mètres me séparaient de ma maison familiale. Marchant d’un bon pas, ma valise qui me battait dans les jambes, j’entends derrière moi, des bruits de godillots.
C’était mon père qui venait d’apprendre mon retour.
Cet homme ne connaissait pas la tendresse. Il ne nous avait jamais pris dans ses bras. Il me saute au cou en m’embrassant et en pleurant.
Ça non plus, je ne l’ai pas oublié.
Et puis, déception bien compréhensible.
C’est curieux, je ne m’attendais pas après treize mois d’absence à être accueilli avec le tapis rouge, mais certainement pas avec une telle indifférence.
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FIn de ce deuxième épisode – Le troisième épisode :
La résistance et le Libération de Barbizon,
dans un prochain numéro, réservé à nos lecteurs les plus fidèles…
( …vous ! puisque vous avez lu jusque là ! )
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